mardi 30 septembre 2014

J59 Honningsvag--Tromsø (12km), le début de la Fin!

Après notre super soirée avec Michael et ses voisins nous voilà après une trop courte nuit, prêts pour aller choper, l'Hurtigruten qui nous emmène jusqu'à Tromsø. Il est 5h du mat.
Honningsvag, 5h du mat
Arrivée de l'Hurtigruten
Hurtigruten (ça veut dire route rapide en norvégien) c'est The company. Sa flotte parcourt toute la côte  norvégienne depuis Bergen jusqu'à Kirkenes. Ça met 7 jours je crois et c'est devenu très très à la mode. Ils ont une dizaine de paquebots et 2 départs par jour (1 pour le nord, 1 pour le sud) dans pratiquement toutes les escales. Nous on le prend que sur un petit bout, histoire de voir ce que ça vaut. Bizarrement ce n'est pas hors de prix (90€ avec les vélos pour 15h dec traversée). A peine monté, on voit bien fait qu'onfait faitchuter la moyenne d'âge de manière brutale. A 7h, affamés on ne résiste pas au méga buffet, petit dej.  Harengs sous toutes ses formes, bacon and eggs, fruits, jambon fromage, saumon, bref une véritable orgie. Seulement après peut  apprécier la beauté des paysages qui nous entourent.


Fjords en veux tu en voilà! Tout simplement magnifique même si le temps n'accompagne pas.


11h;  escale à hamerfest. On fait petit tour c'est pas terrible. On repart. L'après midi passe assez vite; on alterne, sessions photos avec squat dans le lounge salon.


A 20h c'est l'heure du hamburger. A peine servi qu'on nous prie instamment d'aller sur le pont 5 pour admirer...une aurore boréale!!! Au début c'est un peu décevant, puis notre capitaine éteints les lumières et tout d'un coup tout s'embrase. Elle est gigantesque, c'est impressionnant! On reste plus d'une heure dans le froid glacial mais c'est tout simplement hypnotisant.


A minuit on débarque à Tromso, encore tout pétri de ce moment magique! On se fait 12 bornes dont 1 bonne côte pour rejoindre la maison d'Estelle, notre hôte couch surfeuse de ce soir. Elle nous a laissé ouvert et préparé un lit. C'est parfait!

lundi 29 septembre 2014

J58 Skarsvåg--Honningsvag (22km)

Peut être encore plus que la veille, on se réveille heureux, satisfaits du devoir accompli. Pas de tente à plier, pas de sacoches à préparer, pas de route à planifier, pas d'Étienne à driver. Des vacances dans les vacances, le pied quoi. Annette,  la boss de l'hôtel nous à préparé le petit déjeuner. On a pas osé lui dire que nous, le matin, c'est bacon and eggs. On se contente donc des oeufs durs, du jambon, du fromage, des maquereaux et des toasts. On traînasse encore 2 bonnes heures avant de laisser notre petit hôtel particulier.

Le plateau désolé au dessus d'Honningsvag
Des 22km qui nous séparent d'Honningsvag 11 sont de montée qui réchauffe les cuisses.
La preuve en image
Mais bizarrement c'est moins dur qu'à l'aller. On regarde une dernière fois le fjord du cap et on s'engouffre dans celui ďHonningsvag.

On s'éclate comme des petits fous dans la descente infernale de la mort qui tue. Et à 14h on est à Honningsvag.
Le Nordkapp au bout du doigt d'Étienne
C'est le resto qui tombe. Le corner retient toute notre attention (c'est le seul resto in town). Pression, reindeer stew pour Étienne, codfish pour moi, brownie et tarte aux pommes! On se pète bien le bide.
Le corner
On avance à demain nos billets d'hurtygrutten (notre bateau croisière qui nous emmène à Tromsø). Après ça, Étienne par en quête de l'affiche du Nordkapp film festival qu'on a sous les yeux, qu'on trouve vraiment pas mal, qui nous ferait un chouette souvenir et que cette pingre de serveuse (Étienne la qualifie plus sévèrement) veut pas nous lâcher. Il la trouve dans un supermarché. Arrive Michael, notre hôte couch surfer de ce soir. On file chez lui. Il est ultra sympa. Michael, belge de son état,  est également guide pour la artic guide company. D'ailleurs il nous a croisé plusieurs fois sur la route avec ses groupes et à admiré notre tente au cap! Il est bluffant: du haut de ses 26 ans il parle allemand, flamand, anglais, espagnol, français, suedois  et un peu serbe grâce à sa copine! Guide nomade il bouge partout. Il ne lui reste que 3 semaines à Honningsvag,  après il part en Colombie. Soirée vraiment sympa, autour d'une bonne bière et d'une omelette! On se couche tôt car demain c'est lever 4h30. Lui aussi d'ailleurs car il récupère des touristes de l'Hurtigruten pour les emmener au cap nord.
Notre hôte, Michael

dimanche 28 septembre 2014

J57 Nordkapp --Skarsvåg (16km), ça sent la fin

En voilà un lever qui fait plaisir. Good morning Nordkapp! Ya bien eu un essai de lever à 5h du mat pour capter le sun rise mais il fait moche, donc on se recouche direct. On dort pas trop mal. Ya beaucoup de cailloux au Nordkapp, mais on a réussi a poser la tente sur du pas trop dur.

Dans nos super duvets on a même pas eu froid. Bon le vent a bien soufflé ce qui fait du bruit dans ma petite tente frêle. Et puis vers 22h, dans ce lieu désolé les aboiements d'un chien errant, ambiance.  Bon bref on se réveille heureux au point si longtemps rêvé. Heureux mais fourbus. La dernière étape a été de loin la plus dure. Les 3 "cols" à 9%, les 130km, le froid...
Bon, on ne change pas une équipe qui gagne et c'est parti pour notre désormais traditionnel, que dis je, sacro saint, bacon and eggs!
Les désormais célèbres oeufs à la Nordkapp
On est tout seul, c'est super! On se fait une bonne session photos mais bon au bout d'un moment, il fait bien reconnaître qu'on a fait le tour!
Ohhhhhhh, c'est beau! 



A 11h, c'est le débarquement, un car entier de touristes. C'est le moment de déguerpir! Je dois avouer qu'on cabotte un peu devant ce public facilement impresionable. On accorde même une séance photos (faut dire Étienne avec son vélo couché, quand il se vautre pas à l'arrêt, est l'objet de toutes les curiosités). La veille on était arrivé juste à la fin du tournage de la finale du reality show 71°Nord (en gros des tocards qui doivent se surpasser du Sud de la Norvège jusqu'au cap nord, pour gagner un max de pognon). C'était donc plein de stars norvégiennes, équipe télé etc, et l'ami Étienne nous a fait une entrée fracassante en se vautrant bien comme il faut devant les groupies du présentateur en pleine séance photos.
Le cap nord c'est soit le grand rien battu par les vents, soit l'effervescence d'un plateau télé.
On dirait pas, là, comme ça, mais ça monte raide de chez raide
Bon vers 12h, on s'arrache du lieu si convoité.
So long,  nordkapp
On entame la descente infernale pour s'arrêter au beaucoup moins prisé mais non moins sympathique village de Skarsvåg qui se dit être le port de pêche le plus au nord du monde.

60 habitants, c'est parfait pour nous remettre de nos émotions.
Skarsvåg
Enfin si on arrive à trouver un coin pour dormir. C'est le cas dans l'unique hôtel du village qui ré ouvre ses portes pour nous (et Ivan Balas,  un tchèque de passage). On négocie sec et à nous le luxe pour 50e! On essaie sans succès de sortir de la morue du petit port
Y aura pas plus gros
et on se fait un repas à base de reste. Je vous recommande le ris pâtes dinde bacon renne, c'est très fin! Nuit royale.

samedi 27 septembre 2014

J56 Olderfjord--latitudes inhospitalières...(130km)

Lever à 5h du mat. La météo est bonne le matin, on veut en profiter. On réveille les allemands qui ont squatté la cuisine parce qu'ils se gelaient dans leur tente. A 6h45 on est parti. 1,5km plus tard, le soleil en pleine face me fait réaliser que j'ai oublié mes lunettes. Demi tour, je Re réveille les allemands qui me font remarquer une fois mon casque enlevé que je les ai sur la tête! La matinée est tout simplement magique. On suit la côte et ses fjords, sous un soleil radieux.
Lever du soleil à Olderfjord

Notre ami, le vent du Sud nous pousse tranquillement. Ça roule super bien.
Sur la route du cap
  Vers 11h, on prend le tunnel qui nous emmène sur l'île.
Le tunnel de la mort

Ce sont 3,5km de descente à 9 % puis 3,5 de montée...à 9 %! Ça calme. A 12h30 on est à Honningsvag. On se sent bien, on se sent fort.
C'est parti pour l'ascension finale. Ça commence par 8 km de montée dont 3 à 9 %. Petite descente puis paye ta montée bien raide de 13km. Mais la récompense est au bout des 130km: après 4812km, un porte bagages, un tibia, Bcp Bcp d'oeufs et de bacon, nous voilà au bout de l'aventure!
Done! 
L'émotion est au Rdv! Les qques touristes s'en vont, la bar ferme ses portes nous voilà seul! Séance photo oblige.

Puis on monte la tente. Ce soir on dort au Nordkapp!


Soupe et wildness Rice lyophilisé. On se boit la bière de l'amitié, on se félicite mutuellement. Je réalise petit à petit. Je suis aux anges!

vendredi 26 septembre 2014

J55 Alta--Olderfjord (112km), la revanche du vélo droit

Le profil de l'étape  (1000m de deniv,2 cols à 8%,  110km)nous pousse à nouss lever tôt. Étienne qui a dormi sur le sofa est pas au top.  On se lève en même temps que Misha à 7h. Petit dej des champions pour changer. On bouge à 8h30 sous un beau soleil mais ça meule sévère. Les 20 premières bornes se font le long du fjord d'Alta. Avec le soleil c'est assez classe.
Altafjorden
Puis arrive ce qu Étienne redoutait tant: une jolie montée à 8%. Sur 6km, ça chauffe les cuisses. Petite descente, puis on remet ça. Et là le vélo couché fait moins le fier! Passé le col,


on arrive sur un immense plateau battu par un bien sympathique vent du Sud, bien costaud qui nous booste comme il faut pendant 45 km,  un régal.

Le plateau entre Alta et Skaidi

 On voit des rennes partout ça devient lassant.

 A Skaidi, forts de cette moyenne dopée, on décide de pousser jusqu'à Olderfjord. On ne sent presque pas la montée, grâce à notre nouveau pote le vent du Sud.
À Olderfjord, ravitaillement à la supérette qui fait également poste, pompe à essence, centre de santé et café. Étienne en profite pour poster la clef du stugor de Kautokeino, qu'il a jugé bon d'emmener avec lui. On squatte une cabane au camping du coin. Il nous saigne à blanc sans le sourire, un vrai carnassier. En plus son stugor est tout pourri La cuisine commune est littéralement monopolisée par 4 jeunes cyclistes allemands qui reviennent du cap Nord. On discute peu mais, on est vite naze. A 22h on est couché!

J54 Alta

Journée off à Alta qui commence néanmoins par un gros petit dej :-). Ensuite, on file direction l'hôpital. Et oui 10 jours déjà, il est temps de virer ces points. Rappelez vous, c'était il y a un peu plus d'une semaine:

Pas un chat à l'hôpital, on attends à peine. Les infirmières sont très sympas. Quand je lui demande si c'est OK pour continuer, elle me réponds "on va pas s'arrêter de vivre pour une égratignure! " ça à le mérite d'être clair.

Du bon boulot! 
Je vous jure que c'était plus gros ya une semaine

Après ça on voulait fêter ça au resto mais le musée ferme à 15h, donc on fonce. Le musée en lui même est très petit, pas extraordinaire même s'il est très bien agencé. Par contre la ballade le long de la côte avec les petroglyphes est de toute beauté. Alta a un charme indéniableoh son fjord, ses maisons colorées, la neige les autour, c'est classe! 



Aujourd'hui, pas un pet de vent, et pas trop moche. C'est superbe. 



Après le musée on fait un gueuleton goûter au traiteur du coin: viande de renne, pain à l'oignon. Délicieux. On valide notre plan squat du soir: couchsurfing chez Misha (lui ukrainien, elle russe). 
On fini notre journée dans un super resto! 







mercredi 24 septembre 2014

J53 Kautokeino--Alta (131km), du vent dans mes mollets

Et ce fût dur!
D'abord le lever à 7h après notre orgie de la veille.
L'orgie de la veille: saumon, salade composée, soupe et potée
Les prévisions météo étaient dans le juste: il fait gris, il fait froid (-3°), le ciel est bas et le vent est au rendez vous. 10m/s dans ta face selon la météo. Étienne doit réveiller la proprio pour payer, on a pas de couronnes, elle prends nos 30e! Départ â 8h30, avec en perspective nos 130km et tout ce dénivelé. Le vent ne déçoit pas. Bien de face, bien fort, bien constant et ma moyenne chute à 16km/h sur du plat, ça fait très mal.


Je dois avouer que le vélo couché semble vraiment plus efficace(ou alors est vraiment plus en forme que moi). Au bout de 30km, en pleine bourrasque de neige, au milieu de nulle part on se fait attaquer par des gros chiens tout méchants. Étienne sprinte, je finis dans le fossé. Plus de peur que de mal, mais maudits clébards! On lutte comme des galériens. Ça souffle, ça neige, ça caille. On n'y voit rien. Que du bonheur. On fait une pause thé abrité derrière un tronc. C'est 5mn max sinon on gèle. Le vent ne faiblit pas c'est infernal. Au km 70 on fait une pause pour manger. On n'a pas d'autre abri que les toilettes sèches posées là. C'est Magique. Comme annoncé, la météo se dégrade. Plus
Troupeau de rennes
Encore des rennes
Les bergers, plutôt bien équipés
de vent, plus de neige. Je déguste. Étienne se gèle les pieds. On progresse petit à petit, comme dirait Simeone, un match après l'autre. Km 80, un troupeau de rennes domestiques vient rompre la monotonie ce cette route 93. Ils sont accompagnés par des bergers (Samis?). Km 90 on mange une pomme. Km 100, début de la grosse descente dans un canyon. Par beau temps, avec 20°de plus ça doit être très sympa.Pas le temps pour la photo. 8% mais je suis quand même obligé de pédaler pour avancer. Km 110, on sort du canyon. On tient le bon bout. Les 20 derniers km sont du faux plat descendant mais à cause du vent qui tient bon faut quand même forcer. Après 130km de no man's land, on bondit sur le premier robuer (le stugor norvégien) dans un camping à 3km d'Alta,  c'est parfait. Jamais douche chaude m'a paru si agréable.  On est nazouille mais bien content d'avoir tenu malgré les conditions. Demain je dois faire un saut à l'hôpital me faire enlever les points.  Suivant notre efficacité, le temps, on restera à Alta. Sinon c'est direction Oldernes,87km,800m de dénivelé! Plus que 230km avant la fin!